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     Paneau interdisant de fumer du cannabis dans les lieux publics à Amsterdam en 2006 (Reuters)

     

    La fin de semaine aura décidément été douloureuse pour les cannabinophiles. Alors que l’on apprenait ce vendredi que les autorités fédérales américaines menacent de prison les propriétaires de cliniques de marijuana médicale californiennes, le gouvernement conservateur néerlandais a, de son côté, affirmé vouloir interdire le cannabis contenant plus de 15% de THC, la principale substance psychoactive. Au cours d’une conférence de presse donnée ce vendredi, le ministre de Affaires économiques, Maxime Verhagen a affirmé: 

    « Nous considérons le cannabis avec une teneur en THC supérieure à 15% comme une drogue dure présentant des risques inacceptables. » 

    D’ici six mois, le temps de modifier la législation, les variétés d’herbe, et surtout de haschich, les plus concentrées devraient donc être considérées comme des drogues dures et les coffee shops qui en vendront pourraient être fermés par la municipalité. Or, l’essentiel du cannabis consommé aux Pays-Bas, et notamment celui qui y est produit, contient plus de 15% de THC.

    La mesure n’a pas de sens pour les propriétaires de coffee shops, étant donné que la culture du cannabis reste théoriquement interdite aux Pays-Bas, les fameux cafés s’approvisionnant toujours au marché noir. La volonté de contrôle des variétés produites devrait donc selon eux s’accompagner d’une légalisation de la culture de cannabis. D’un point de santé publique, rien n’indique par ailleurs qu’il soit plus dangereux de fumer un peu d’herbe à 15% de THC que beaucoup d’herbe à 7%… une différence comparable à celle existant entre le vin et le whisky.

    La mesure, qui sera très compliquée à appliquer, semble plutôt viser à trouver de bonnes raisons pour fermer de nouveaux coffee shops. Depuis plusieurs mois, le gouvernement tente en effet désespérément de mettre un terme aux nuisances engendrées par le « tourisme de la drogue » attiré par les plus 600 coffee shops du pays.

    Un « pass cannabis » devrait ainsi être mis en place d’ici la fin de l’année pour interdire l’accès des coffee shops aux touristes étrangers. Au mois d’août, la ville de Maastricht avait devancé le mouvement, annonçant que ses coffees seraient résérvés aux Néerlandais, Belges et Allemands à partir de ce mois d’octobre, excluant notamment les Français, très nombreux à venir s’enfumer dans cette ville du Sud. 

     

    suite site source :

    http://blogs.lesinrocks.com/droguesnews/2011/10/08/pays-bas-le-cannabis-sera-interdit-au-dela-de-15-de-thc/ 

    les prohibitionnistes n'ont vraiment pas de vergogne quitte mème à en devenir idiots,faudra de toutes manières qu'ils assument au yeux de l'histoire de l'humanité,et c'est là qu'on rigole...cette loi anti-français n'est ni plus ni moins que la négation de la libre circulation des biens et des personnes, une discrimination ciblée,la hollande oubliera-t-elle les droits de l'homme pour plaire à nos dirigeants puritains moralisateurs qui cherchent depuis des décénnies  à attenter à la liberté hollandaise d'user du cannabis??.marcoelkako


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  • Chers amis,

     


    Des milliers d'Américains occupent Wall Street, rejoignant ainsi un mouvement mondial qui, de Madrid à Jérusalem, vise à reprendre la démocratie des mains d'intérêts corrompus. Si nous sommes des millions à les soutenir, nous leur redonnerons le moral et montrerons aux médias et à nos dirigeants qu'il ne s'agit pas d'un mouvement marginal. Cliquez ci-dessous pour signer la pétition, chaque signature apparaîtra sur un compteur géant en temps réel situé en plein milieu de l'occupation de Wall Street:

    Des milliers d'Américains occupent pacifiquement Wall Street, un épicentre de la puissance financière mondiale et de la corruption. Dernière lueur d'espoir en date, ces Américains viennent s'ajouter à un nouveau mouvement pour la justice sociale qui se répand comme une traînée de poudre de Madrid à Jérusalem ainsi que dans 146 autres villes et bientôt plus encore. Mais ils ont besoin de notre aide pour réussir. 

    Alors que les travailleurs paient la facture d'une crise financière causée par des élites corrompues, les manifestants demandent une réelle démocratie, la justice sociale et la lutte contre la corruption. Mais ils subissent de fortes pressions de la part des autorités, et certains médias les rejettent d'emblée en les qualifiant de groupes marginaux. Si nous sommes des millions du monde entier à les soutenir, nous renforcerons leur détermination et montrerons aux médias et aux dirigeants que ces protestations font partie d'un immense mouvement dominant pour le changement.

    Cette année pourrait être l'année 1968 de notre siècle, mais pour réussir, ce mouvement doit rassembler tous les citoyens issus de tous les milieux. Cliquez pour rejoindre l'appel à une réelle démocratie -- un compteur géant, qui affichera en temps réel le nom de chacun d'entre nous qui aura signé cette pétition, sera érigé en plein milieu de l'occupation à New York et sera diffusé en continu sur la page de la pétition:

    http://www.avaaz.org/fr/the_world_vs_wall_st_fr/?vl

    La vague de protestation étendue au monde entier est le dernier chapitre en date dans l'histoire du pouvoir citoyen mondial qui s'est écrite cette année. Le suicide d'un marchand de fruits désespéré en Tunisie a déclenché le combat pour la démocratie dans tout le monde arabe. En Egypte, les gens ont envahi la Place Tahrir et renversé leur dictateur. En Inde, le jeûne d'un homme a amené des millions de personnes dans la rue et a mis le gouvernement à genoux, pour déboucher sur des mesures concrètes pour mettre fin à la corruption. Pendant des mois, les citoyens grecs ont protesté sans relâche contre les coupes injustes dans les dépenses publiques. En Espagne, des milliers d'"indignés" ont défié l'interdiction de manifestations pré-électorales et ont monté un camp de protestation sur la Puerta del Sol pour dénoncer la corruption politique ainsi que la gestion de la crise économique par le gouvernement. Et cet été, dans tout Israël, les gens ont construit des "villes-tentes" pour protester contre les coûts croissants du logement et exiger la justice sociale.

    Ces épisodes nationaux convergent vers un même appel mondial et déterminé à mettre fin à la corruption des élites et des dirigeants politiques, qui dans de nombreux pays ont contribué à causer une crise financière désastreuse et veulent désormais que les familles et les travailleurs paient la facture. Le mouvement de masse en réponse peut non seulement s'assurer que le poids de la récession ne soit pas assumé par les plus vulnérables, mais peut aussi aider à rétablir le rapport de force entre la démocratie et la corruption. Cliquez pour soutenir le mouvement: 

    http://www.avaaz.org/fr/the_world_vs_wall_st_fr/?vl

    A chaque soulèvement, du Caire à New York, l'appel à des gouvernements responsables qui servent leur peuple est manifeste, et notre communauté mondiale a soutenu ce pouvoir citoyen dans le monde entier, partout où il s'est exprimé. Le temps où quelques corrompus se mettaient dans la poche les dirigeants politiques arrive à son terme, et nous sommes en train de construire à la place des démocraties réelles avec et pour les citoyens.

    Avec espoir,

    Emma, Maria Paz, Alice, Ricken, Morgan, Brianna, Shibayan et toute l'équipe d'Avaaz
     


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    AREVA a en effet été condamnée en appel pour pollution des eaux, suite au déversement en juillet 2008 de 74 kg d’uranium, matériau hautement radioactif, dans les cours d’eaux avoisinant le site nucléaire du Tricastin dans la Drôme. La pollution correspondait à 27 fois la limite annuelle des rejets autorisés. La population a été privée d’eau potable et des lieux de baignade ont été pollués.

    Cette condamnation écorne sérieusement l’image "respectable" que l’industrie nucléaire française essaie de se donner.

    Parallèlement à nos actions de mobilisation et d’information, le Réseau "Sortir du nucléaire" a décidé de se doter d’une véritable stratégie judiciaire sur le long terme pour entraver efficacement certains projets de l’industrie nucléaire.

    Pour cela, nous avons besoin de votre soutien !

    Faites connaître cette lettre autour de vous, en la rediffusant largement à vos contacts !

    Chacun-e peut s’y inscrire en se rendant sur notre site web, à la page : http://www.sortirdunucleaire.org/dossiers/rezo-info.html

    Vous utilisez Facebook ? Comme plus de 12 000 internautes, suivez nos infos sur notre page :
    http://www.facebook.com/pages/Reseau-Sortir-du-nucleaire/110825562273368

    Nous vous remercions chaleureusement pour votre engagement à nos côtés !

    L’équipe bénévole et salariée du Réseau "Sortir du nucléaire" 


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  • un beau diaporama sur les "indignés" américains,enfin certains se "réveillent" ,souhaitons qu'ils arrivent à leurs fins dans leur pays.

    lien du diaporama de juan carlos hernandez :http://juancarloshernandezphotographe.blogspot.com/2009/06/what-are-you-doing-rest-of-your-life.html 

    cliquez dans les "tags" sur occupywallstreet...


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  • Quarante années de prohibition de l’usage et de répression du trafic n’ont pas contré l’augmentation importante de la consommation de cannabis, ni fait durablement reculer l’offre. Ils sont maintenant ancrés sous des formes variées chez des millions de Français. L’illégalité trop largement partagée fausse gravement le rapport à l’autorité et la loi, le marché noir gangrène nos cités, les dommages sanitaires et sociaux sont aggravés. Le remède est devenu pire que le mal. Ce constat implique une nouvelle orientation dans les politiques publiques afin de réduire les risques liés à cette pratique devenue massive.

    Cette réforme de la loi de 70 doit permettre de :

    Image IPB Limiter l’impact du cannabis sur la santé et la vie sociale des usagers.

    Image IPB Financer la prévention ainsi que l’éducation sanitaire et l’assistance en cas d’abus.

    Image IPB Éliminer les organisations criminelles de la production et la distribution.

    Image IPB Garantir la sécurité de la production et de la distribution, les qualités phytosanitaires du cannabis, l’étiquetage et le titrage des produits.

    Image IPB Éviter la dispersion vers les mineurs, le tourisme du cannabis et l’exportation.

    Image IPB Prévenir les mauvais usages et l’abus aigu et chronique.

    Image IPB Financer le traitement des maladies liées à l’usage.

    Image IPB Créer une nouvelle filière économique.

    Image IPB Contribuer à apaiser les relations sociales.

    La constitution d’une filière cohérente sera un travail complexe et pluridisciplinaire. Les représentants des usagers, les spécialistes de la réduction des risques et du traitement des addictions devront s’y intégrer à part entière.

    Image IPB L’usager de cannabis doit redevenir un citoyen avec des droits et des devoirs

    Image IPB L’interdit n’est pas justifié pour les adultes. Le cannabis est une drogue socialement contrôlable.

    Image IPB La clandestinité ne permet pas d’établir et de promouvoir un usage raisonnable du cannabis, c’est pourtant la base indispensable pour une diminution de la consommation et des dommages associés. La prévention et l’éducation sanitaire, ainsi que la répression des comportements abusifs, ont permis d’obtenir des succès remarquables pour deux drogues très problématiques : l’alcool et le tabac. L’adulte qui utilise du cannabis devrait donc respecter des règles similaires :

    Image IPB Restrictions de consommation comme pour le tabac et l’alcool.

    Image IPB Vente aux mineurs toujours délictuelle.

    Image IPB Pas de consommation sur la voie publique dans les espaces commerciaux, touristiques, accessibles aux enfants, proche des bâtiments éducatifs.

    Image IPB Pas d’utilisation d’automobile ou d’engin dangereux sous l’effet, avec un seuil réaliste et un contrôle affiné. Le système actuel est trop imprécis et pénalise longtemps après l’effet.

    Image IPB Forte incitation à la modération, y compris par le prix, assistance très accessible.

    Mais comment passer un contrat social avec des usagers clandestins pénalisés ? Comment moraliser une pratique interdite ? A l’évidence c’est impossible.

    Avec la prohibition, l’usager de cannabis subit de nombreux dommages :

    Image IPB Il risque de consommer des produits frelatés. Les analyses démontrent la présence de produits de coupe toxiques dans le haschich comme dans l’herbe. Sans compter les engrais et les traitements chimiques des cultures. Des millions de Français consomment régulièrement des poisons lents. Une catastrophe sanitaire pourrait survenir avec du cannabis infesté.

    Image IPB Il consomme à l’aveugle. Le manque d’informations sur les effets et la force des produits ne favorisent pas la maîtrise de la consommation, cela augmente les mauvais usages et les accidents.

    Image IPB Il n’a pas d’informations suffisantes sur la réduction des risques liés à l’usage : fumer les produits sans mélanger au tabac, ingérer la substance, utiliser un vaporiser, ne pas garder la fumée longtemps dans les poumons, faire des pauses significatives et régulières, consulter en cas d’usage chronique et intensif, etc.

    Image IPB Il doit maintenir un contact direct ou indirect avec l’économie parallèle, il est donc bien plus tenté de l’utiliser pour d’autres produits ou services que le reste de la population.

    Image IPB Il finance contre son gré des organisations criminelles de différents niveaux, du dealer de quartier aux mafias internationales. Les nuisances sont immédiates et très visibles dans les cités contrôlées par les gangs. Les usagers les subissent mais répugnent à se couper des fournisseurs, en plus de la peur des représailles. A plus haut niveau l’argent du cannabis gangrène l’économie officielle et multiplie le risque de corruption.

    Image IPB Il subit la pression du marché de rue : arnaque, agression, racket, omerta, sexisme, homophobie…

    Image IPB Il doit lutter contre la tentation de l’usage/revente puis le trafic et la criminalité. Le prix de détails des produits de qualité est devenu excessif (de 7 à 15 euros/g), il entraîne beaucoup d’achat collectif et de micro-deal entre amis pour obtenir de meilleures conditions, aussi de la petite délinquance pour se financer, des dettes, des tensions, des violences et des crimes.

    Image IPB Il subit cette scène du cannabis parfois violente, surtout quand elle s’approche de celle de la cocaïne, la séparation de ces marchés peut freiner le développement du poly-usage de stupéfiants.

    Image IPB Il risque une procédure policière puis judiciaire aux conséquences désastreuses. La répartition très inégale de la répression accentue la stigmatisation des quartiers et des populations sensibles. La haine de la police est en partie causée par la chasse à la boulette. Pourtant la peur du gendarme n’a pas freiné l’usage ni le deal, le gendarme doit réprimer les abus et protéger la jeunesse, pas criminaliser des adultes intégrés. Ainsi il retrouvera la confiance de millions d’usagers/citoyens et de leurs proches.

    Tirer les leçons des échec et des problèmes rencontrés par nos voisins

    La grande majorité des pays européens ont dépénalisé l’usage et la possession simple (de 1g à 30g). Sa large diffusion dans la population n’empêche pas les Pays-Bas d’être la 10ème puissance économique mondiale ou l’Inde de se développer à grande vitesse. Le niveau de consommation de la jeunesse dans ces pays est pourtant inférieur à la France. Par contre, l’usage irrégulier et modéré y est plus répandu. Le Portugal a connu une forte augmentation des demandes d’aide médicale au sevrage après la dépénalisation de l’usage. Preuve qu’il peut exister une culture du bon usage dans un cadre non prohibitionniste, elle se développe ainsi pour l’alcool et même le tabac, le cannabis s’intégrera dans ce schéma préventif.

    Pourtant aucun système actuellement en fonction n’encadre le phénomène de manière satisfaisante. La peur politique d’affronter le dogme de la guerre à la drogue favorise des solutions incomplètes, surtout au niveau de la production et de la distribution. Il faut avoir le courage d’édifier une filière respectueuse des conventions internationales mais aussi de l’intérêt de nos concitoyens et de notre société.

    Le modèle hollandais est en péril

    En refusant de règlementer la production de cannabis, le gouvernement hollandais a intégré durablement les organisations criminelles dans la production, l’import/export et même la distribution d’un gigantesque marché aux règles floues. Elles ont prospéré sur le tourisme du cannabis autant que sur la consommation locale, les nuisances poussent de nombreuses municipalités à demander la fermeture des coffeeshops ou de nouvelles restrictions drastiques dont l’encadrement de la production et l’interdiction aux non-résidents. Il convient donc d’utiliser ces paramètres dans notre réflexion.

    L’échec suisse

    Après avoir mené un processus de dix ans d’études et de concertation, la Confédération n’a finalement pas adopté une politique raisonnable en matière de chanvre, le Conseil National a refusé (à quatre voix près) la proposition du Conseil Fédéral, puis le peuple a rejeté l’initiative populaire pour une réglementation du marché (38% favorables). Dans la nouvelle loi, la consommation n’est plus pénalisée mais la production est interdite. Pendant dix ans la situation était inversée. Il était légal de cultiver du chanvre, sans limitation de THC, pas de le vendre ou de l’utiliser comme stupéfiant. Sur ce trou juridique, avec une tolérance très variable selon les cantons, une filière s’est créée d’environ 200 producteurs et 400 point de ventes employant autour de 10.000 personnes. Tout a été fermé entre 2001 et 2007. Pourquoi ce retournement ?

    Image IPB En l’absence de lieux dédiés, la consommation publique a dérangé une partie de l’opinion. Le cannabis devenait très visible.

    Image IPB Comme dans de nombreux pays à cette époque la consommation a augmenté. Maintenant elle régresse légèrement dans les mêmes pays. Pourtant cette croissance a été imputée aux magasins.

    Image IPB La vente aux étrangers et l’exportation à mis la pression internationale sur les autorités.

    Image IPB De nombreux producteurs évoluaient dans une zone grise, sans déclarations correctes des impôts et des charges, avec du travail au noir, des ventes non déclarées.

    Image IPB Les nombreux vols dans les exploitations, tant des rapines de mineurs que des gangs organisés ont envenimé les relations avec les autorités et le voisinage.

    Image IPB Une campagne contre le cannabis sous lampe à fort taux de THC et la mauvaise qualité sanitaire du chanvre vendu dans les magasins a effrayé la partie peu informée de l’opinion.

    Image IPB Une trop longue tolérance sans règles nationales claires à favorisé les dérives.

    Image IPB Le caractère semi clandestin du marché a attiré pas mal d’aventuriers et de marginaux. En un sens cela a participé à leur intégration dans le système. Cela a aussi multipliés les mauvaises pratiques et les affaires médiatiques.

    Image IPB Le volet prévention, éducation sanitaire, réduction des risques, protection de la jeunesse… était trop théorique, pas assez de programmes concrets pour convaincre l’opinion.

    Cette expérience a démontré qu’un pays voisin pouvait devenir autosuffisant en matière de cannabis. Les importations étaient devenues marginales, il subsistait un petit marché noir de haschich car indisponible dans les magasins. Le hasch devait être toléré à la vente dans le système règlementé, sa production aurait alors été totalement locale.

    Les nombreuses enquêtes policières lors de la fermeture des magasins du chanvre ont constaté 4% de mineurs dans la clientèle contrôlée, la plupart habilement dissimulés derrière des faux documents, comme pour l’alcool aux USA. Si certains dirigeants et employés de la filière ont été amendés pour la consommation et la détention d’autres substances illicites, les affaires de trafics associés sont restées rarissimes. La consommation d’alcool, de médicaments détournés, de cocaïne et de méthamphétamine a beaucoup progressée depuis la fermeture du marché gris.

    La montée de l’UDC (extrême droite) opposée au projet, la propagande massive de sectes évangélistes et de la scientologie contre la réforme de la loi sur les stupéfiants, une presse populiste friande de scandales genre le cannabis génétiquement manipulé (un mythe), l’affaiblissement des défenseurs du projet suite à la répression sur les magasins… de nombreux facteurs extérieurs ont contribué à l’échec de cette réforme pourtant complète et pragmatique.

    Modèle pratique de réglementation du cannabis

    La solution la plus évidente serait de créer un marché réglementé avec ou sans monopole, patente spécifique, numerus clausus, comme pour le tabac ou l’alcool. L’importation de cannabis est interdite par les conventions internationales. Mais une production française peut être établie rapidement sans problèmes insurmontables. Cette option peut créer une dynamique économique forte mais aussi susciter beaucoup d’hostilité de la part de nombreux médecins, des associations familiales et d’une partie conservatrice de l’opinion. Elle peut aussi ne pas être compatible avec les conventions internationales. Le cannabis deviendrait trop visible, le dispositif paraîtrait trop incitatif. L’argent brassé ouvertement créerait de la jalousie dans notre société et à l’étranger.

    Le nouveau commerçant ainsi institué pourrait être trop sensible à l’extension de son marché aux touristes du cannabis et à l’export clandestin. Il serait peu réceptif à la diffusion de la prévention et à l’imposition des règles de RDR dans les espaces de consommation. Il pourrait préférer une incitation et une publicité déguisée.

    Il chercherait à minimiser les coûts de production en utilisant des engrais et traitements chimiques, en faisant moins de tests de qualité, en limitant la surveillance et la salubrité des installations de production, en abusant du travail au noir. L’encadrement de la filière devrait alors être très strict pour limiter les dérives qui mettraient en péril la réforme.

    Dépénaliser l’usage et la possession

    Le premier pas pour tout système règlementaire est la dépénalisation de la consommation de cannabis pour les majeurs. Il faut logiquement accompagner cette mesure d’un droit à la possession publique, assez faible pour ne pas faciliter le deal clandestin. Entre 5 et 12 grammes correspondent à un stock courant moyen. La possession au domicile ne doit être délictuelle qu’en cas de vente illégale ou de stockage dans ce but avéré.

    Pour les mineurs, après un programme obligatoire et complet d’information et de prévention à la première infraction constatée, les récidivistes devraient faire l’objet d’une orientation socio-sanitaire et de travaux d’intérêts collectifs. La place d’un usager de cannabis n’est pas devant un tribunal ou dans une cellule, cette méthode n’a pas démontré d’efficacité. La pénalisation de la consommation n’est pas imposée par les conventions internationales.

    Règlementer l’autoproduction

    Puis il convient d’encadrer la pratique maintenant bien intégrée des 200.000 autoproducteurs de cannabis. En effet, la riposte d’une partie non négligeable des usagers contre les méfaits de la prohibition est la production domestique à petite échelle. Il faut toutefois dissuader la vente au noir et la cession aux mineurs. On peut donc limiter à 5 plantes en floraison, comme en Hollande et en Tchéquie, le quota toléré. Quelle que soit la méthode de culture, cela suffit à produire sa consommation sans trop d’excédent donc de mauvaises tentations. Il est préférable d’interdire la vente entre particuliers. La pénalisation de la production pour usage personnel n’est pas imposée par les conventions internationales.

    Créer des cercles privés d’usagers de cannabis

    La fin du processus est la création de clubs privés d’usagers de cannabis réservés aux adultes résidents en France. Les adhérents délèguent leur droit individuel à l’autoproduction à une association à but non lucratif. Celle-ci gèrerait la production, la distribution du cannabis et une salle de consommation à moindre risque. Le cercle devra respecter un strict cahier des charges sanitaire et sécuritaire. Ce modèle de Cannabis Social Club existe déjà sous des formes proches en Espagne et en Belgique. La Cour Suprême Basque espagnole a jugé l’expérience conforme à la loi et aux conventions dans le cas de Pannagh, un club local. La Cour Royale Belge a fait de même pour l’association anversoise Trekt Uw Plant. Les conventions internationales interdisent le commerce classique et les échanges internationaux. Un modèle non marchand ne devrait pas déclencher de sanctions prévues par les conventions, ni une pression des pays prohibitionnistes ou de nos voisins.

    Gestion des cercles privés

    L’association à but non lucratif a pour objet la prévention de l’abus de cannabis, la protection de la jeunesse, la lutte contre les addictions. Comme tous les cercles privés, elle doit verser 10% de son excédent d’exploitation à des œuvres caritatives. Une taxe finance le traitement des maladies liées à l’usage. Une taxe dissuasive pourra amener le prix final à un équilibre raisonnable.

    Quelques éléments importants :

    Image IPB L’adhérent doit être majeur et résident en France. Evitons la narco-tourisme.

    Image IPB Le bureau et les employés des cercles peuvent faire l’objet d’enquêtes de moralité. L’autorisation d’ouverture est donnée par un organisme de contrôle. Elle peut être révoquée par cet organisme, par la préfecture pour motif administratif, par une décision de justice.

    Image IPB Chaque adhérent donne au club un pouvoir pour cultiver son quota de 5 plantes par rotation de culture, la production est ainsi facilement contrôlable.

    Image IPB Le cercle cultive lui-même ou passe un contrat avec un producteur déclaré à l’organisme de contrôle.

    Image IPB Le producteur assure un haut niveau de protection de la culture, en liaison avec la police. Il convient de limiter les surfaces par producteur afin de ne pas créer des cibles trop tentantes.

    Image IPB Le producteur respecte un cahier des charges afin protéger les consommateurs des méthodes de culture nocives. Agriculture raisonnée ou strictement biologique, la filière devra être fréquemment contrôlée.

    Image IPB Le cercle analyse régulièrement les produits distribués afin que les informations accompagnant les produits soient fiables. Comme pour le tabac et l’alcool, l’emballage devra comporter un message préventif et un appel à la modération.

    Image IPB Le cercle perçoit une adhésion à l’inscription puis vend à ses membres une quantité ne pouvant excéder la production de cinq plantes concédés par chaque inscrit. Les clubs déterminent leurs tarifs dans le respect de la législation fiscale, du code du travail, du droit des associations, du paiement de la taxe spéciale pour la Sécu, des 10% réservés aux œuvres.

    Image IPB Pour éviter la diffusion en cascade, la quantité journalière qu’un adhérant peut acquérir est limitée à la possession publique autorisée. Le contrôle de cette mesure est simple avec une carte à puce de membre. La confidentialité de ce fichier devra être garanti par un organisme indépendant, de préférence localisé à l’étranger. L’usager doit avoir assez confiance dans le nouveau système pour quitter la clandestinité.

    Image IPB Les cercles peuvent former des réseaux pour offrir de la diversité de services et de produits, aussi pour éviter aux voyageurs de stocker et transporter une quantité importante.

    Image IPB Le local de distribution et de consommation du club devra être discret, sans vitrines ou enseignes voyantes. Certaines zones peuvent être proscrites.

    Image IPB Les cercles n’auront pas accès à la publicité commerciale. Leur site Internet et les moteurs de recherche suffiront à leur promotion, en plus du marketing viral propre à toute communauté.

    Image IPB Les salles de consommation ne doivent pas proposer ou tolérer d’autres stupéfiants, même légaux comme l’alcool ou le tabac. Elles sont conçues pour apporter le plus de protection possible aux usagers et aux employés du club.

    Un cas particulier urgent : le cannabis thérapeutique

    Ces usagers de cannabis souffrent chaque jour de la prohibition alors que ce traitement naturel améliore leur qualité de vie et l’acceptation de leurs traitements chimiques souvent très lourds. De nombreux pays de l’UE ont adopté des dispositifs de prescription du cannabis sous sa forme synthétique et naturelle. Quinze Etats américains tolèrent la production de cannabis pour les malades. La France est à la traîne avec une prescription difficile du seul Marinol, la forme la moins efficace de traitement.

    Des adhérents d’ASUD, Act Up, SOS Hépatites, AIDES, la CECT, Cannabis Sans Frontières, le CIRC… vivent avec des pathologies lourdes : cancers, VIH, Hep C, sclérose, lombalgie chronique, dépression, trouble de l’attention, addiction très problématique à l’alcool et au tabac…

    Beaucoup attestent de l’utilité thérapeutique du cannabis. Le corps médical connaît cette médecine clandestine et parfois même la suggère sous couvert du secret.

    Mais officiellement le cannabis n’est pas utilisable sauf cas rarissimes, sous réserves multiples et chicaneries administratives. Les malades subissent parfois la répression et presque toujours la nocivité du marché noir.

    Seuls les malades autoproducteurs de cannabis contrôlent mieux leur traitement mais ils risquent davantage au yeux de la loi. Et ce n’est pas une solution adaptée à de nombreux malades impotents, déstructurés ou sans espace disponible. Un producteur pour ces malades prend autant de risque qu’un dealer/producteur, lourde peine. Cette situation est absurde et inhumaine. Elle doit être sortie du débat général sur le cannabis et traité en priorité. Des solutions simples existent :

    Image IPB Dépénaliser la consommation médicale du cannabis.

    Image IPB Autoriser la prescription et l’importation du Sativex (forme vaporisable d’extrait de THC et de CBD), du Marinol (THC synthétique, du Bedrocan (fleurs de cannabis produites sous contrôle phytosanitaire). Cette solution est la plus médicalisée mais aussi la plus chère pour le patient et à terme l’assurance maladie. En effet, ce cannabis médicalisé est vendu entre 6 et 12 euro le gramme, un poids très lourd pour un patient même maîtrisant bien sa posologie. Les patients sous Bedrocan utilisent entre 0,5 et 3 grammes par jour. Les plus pauvres ne peuvent pas y accéder ou bien mélangent de l’herbe officielle avec celle du marché noir ou du jardin pour tromper un éventuel contrôle.

    Image IPB Autoriser la production limitée de cannabis par les malades ou un producteur mandatée par les malades (système de nombreux Etats américains et canadiens). Cette solution est la moins coûteuse pour le patient, même s’il doit couvrir les frais d’un producteur. Elle règlemente des pratiques existantes. Elle vient compléter la filière pharmaceutique. En effet, de nombreux patients ne font pas confiance à la forme naturelle. La diversité des formes disponibles permet de couvrir le large spectre des besoins.

    Ce dossier doit pouvoir avancer quelque soit l’option choisie, même en cas de maintien de la prohibition en l’état. La santé et la qualité de vie des malades ne doivent pas souffrir de considérations morales, politiques et financières.

    par Laurent Appel
    Publié le: 26 septembre

    Présentation de l’auteur :

    Laurent Appel, 44 ans, journaliste indépendant, collaborateur d’ASUD Journal

    Rédacteur du site Chanvre-Info.ch, conseiller de la Coordination Suisse du Chanvre (2004-2007)

    Réalisateur de documentaires : Cannabis TV, Au nom du chanvre, Chanvre en Suisse

    Coorganisateur des Journées du Chanvre à Paris (1999-2003)

    Membre de la commission du PS sur le cannabis présidé par Malek Boutih

    Contact : laurent.appel@asud.org , 03.88.84.95.65




    Source: CSF                                                                             

    Propositions pour une évolution du cadre légal français en matière de cannabis 

     

     

     

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