• Tiens, l’air est chargé en coke aujourd’hui

     L'article original d'Elizabeth Norton - ScienceNOW

     

    on connaît tous les graphiques sur la qualité de l’air, qui nous informent sur la pollution, l’ozone et le pollen. Il va peut-être falloir ajouter une nouvelle catégorie à la liste : les drogues illégales. Dans les zones où la consommation de cannabis et de cocaïne est particulièrement élevée, ces substances sont présentes en quantité plus importante dans l’atmosphère environnante, ont découvert des scientifiques.

    Depuis le milieu des années 1990, quelques études ont montré que les drogues illicites se diffusent dans l’atmosphère. En 2007 par exemple, le chimiste Angelo Cecinato et ses collègues de l’Institut de recherche sur la pollution atmosphérique, à Rome, détectaient de faibles quantités de cocaïne dans l’air de Rome et de la ville de Tarente. “Ça nous a semblé une curiosité”, explique Angelo Cecinato. Mais à y regarder de plus près, l’équipe s’est aperçue que la concentration atmosphérique de certaines drogues était plus élevée là où leur usage était supposé plus répandu, et que l’on tenait peut-être un moyen plus simple d’estimer la consommation de drogue en un lieu donné. Actuellement, les autorités ne peuvent compter que sur des données policières ou sur des enquêtes menées auprès de la population – des méthodes chronophages et coûteuses. Mesurer la teneur en drogue de l’air pourrait être une solution précise, rapide et peu onéreuse. Pour en avoir le cœur net, ils ont analysé l’air à 20 endroits dans 8 régions italiennes pendant l’hiver et à 39 endroits dans 14 régions pendant l’été. Les chercheurs ont collecté des échantillons d’air et en ont extrait les substances contaminantes, comme la cocaïne et les cannabinoïdes, pour les analyser. Afin d’éviter les taux positifs dus à d’autres composés, l’équipe a également mesuré les agents polluants les plus communs, comme les hydrocarbures, l’ozone et le monoxyde d’azote. Ils se sont servis du coefficient de corrélation de Pearson (noté r2), qui permet de mesurer la corrélation entre deux facteurs. Une valeur de r2 égale à 1 indique une relation directe entre les deux éléments. En comparant les résultats aux archives de la criminalité liée à la toxicomanie, ils se sont aperçus que l’on pouvait établir une corrélation entre la concentration de cocaïne dans l’air et la quantité de drogue saisie par la police. Le coefficient était de 0,54 pour la cocaïne et de 0,73 pour l’ensemble des substances illicites. La concentration moyenne de cocaïne était aussi fortement corrélée aux demandes de désintoxication faites par les usagers (r2 supérieur à 0,94), peut-on lire dans la revue Science of the Total Environment. Les données indiquent que le taux de cocaïne dans l’air et certaines infractions – comme les vols – pourraient être liés. Des relations statistiques sont aussi apparues entre les taux de cocaïne et certains types de cancers, ainsi qu’entre les taux de cannabinoïdes et les troubles mentaux.

    (l'article original de Science, Washington DC)

    site source :http://www.courrierinternational.com/article/2012/01/10/tiens-l-air-est-charge-en-coke-aujourd-hui


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