• le cannabis dans l'histoire (suite)

    cannabis dans l’histoire

    Bien que les itinéraires historiques du cannabis demeurent encore obscurs, des archéologues ont découvert un village chinois où l’on retrouverait la plus ancienne utilisation de la plante de cannabis, soit environ 10 000 ans.  Elle était principalement utilisée pour faire des vêtements, des câbles et filets de pêche, du papier, et d’autres fins décoratives.  Elle était aussi considérée comme l’une des cinq céréales de la Chine.  Vers 2 000 avant Jésus-Christ, on se serait aperçu des propriétés psychotropes et médicinales de l’huile (résine) de cannabis, notamment pour traiter les cas de fatigue menstruelle, de goutte, de rhumatisme, de malaria, de constipation, de manque de concentration et comme anesthésiant.  On a identifié aussi des utilisations à caractère religieux, notant que son utilisation permettait de communiquer avec les esprits et d’alléger le corps.  Au premier siècle avant Jésus-Christ, les taoïstes utilisaient les graines de cannabis dans leurs encensoirs pour provoquer des hallucinations qu’ils considéraient comme une façon d’atteindre l’immortalité.

    Plusieurs historiens attribuent l’origine du cannabis aux Scythes vers le VIIe siècle avant J.C. autour de la Sibérie et de l’Asie centrale du Nord.  Selon Hérodote, historien grec ayant vécu au cinquième siècle avec le Christ, la marijuana faisait partie intégrale du culte des morts que les Scythes suivaient pour rendre hommage à la mémoire et à l’esprit de leurs chefs disparus.  On a aussi retrouvé des traces de consommation de cannabis, souvent à des fins religieuses, chez les Sumériens ainsi que, selon certains, dans certains passages de la Bible.

    La première description ethnographique de l’inhalation de marijuana par des peuples anciens comme stimulant psychotrope a été confirmée par un anthropologue russe, Rudenko, en 1929.  Non seulement a-t-il trouvé le corps embaumé d’un homme et un chaudron de bronze rempli de graines de marijuana brûlées, mais il a également trouvé des chemises de tissu de fibres de chanvre et des encensoirs métalliques conçus pour inhaler la fumée de marijuana.  Cette activité n’était apparemment pas de nature religieuse mais une activité quotidienne à laquelle participaient les hommes comme les femmes, comme le confirmerait la découverte du corps congelé d’une femme de 2 000 ans dans le même cimetière où Rudenko avait fait sa première découverte.  Les archéologues ont trouvé enterré dans un tronc d’arbre creux quelques-unes de ses possessions, dont un petit contenant de cannabis qui aurait été fumé pour le plaisir et utilisé dans des rituels.

    En Inde, le cannabis est étroitement associé aux coutumes magiques, médicales, religieuses et sociales depuis des milliers d’années.  D’après une légende trouvée dans les Vedas, Siva est décrit comme « le Seigneur du bhang » une boisson faite avec des feuilles de cannabis, du lait, du sucre et des épices.  Cette boisson fait encore partie des traditions de certaines castes.  Le cannabis y est aussi reconnu pour son utilisation dans les pratiques sexuelles du tantrisme.  Environ une heure avant le rituel du yoga, le pratiquant boit un bol de bhang après avoir récité un mantra à la déesse Kali.  De même, le « charas » occupe une place particulière dans les cérémonies de prières appelées pujas.  Enfin, le cannabis a été utilisé à des fins médicales.

    Bien qu’elle ne soit pas originaire de l’Afrique, la plante de cannabis fait partie de traditions religieuses, médicales et culturelles sur presque tout le continent.  En Égypte, elle est cultivée depuis plus de 1 000 ans, tandis que les premières preuves de sa présence dans les parties centrale et méridionale la situent en Éthiopie du XIVe siècle où des fourneaux de pipe en céramique contenant des traces de cannabis ont été découverts.  En Afrique du Nord, le cannabis a influencé la musique, la littérature et même certains aspects de l’architecture puisque dans certaines maisons une pièce était réservée au kif où les membres de la famille se rassemblaient pour chanter, danser et raconter des récits.  La plante était aussi utilisée comme remède contre les morsures de serpent (Hottentots), pour faciliter l’accouchement (Sotho) ou contre l’anthrax, la malaria, la fièvre bilieuse et l’empoisonnement du sang (Rhodésie).

    En Amérique du Sud, ce seraient principalement les esclaves importés d’Afrique qui auraient amené le cannabis.  Dans les Antilles, notamment en Jamaïque, les travailleurs des Indes orientales ont amené le cannabis, où il est non seulement à usage récréatif mais est intégré à de nombreuses dimensions de la culture jamaïcaine et au culte rastafari notamment.

    Quant à l’Amérique du Nord, on ne sait pas au juste quand les propriétés psychotropes du cannabis ont été découvertes.  Certains pensent qu’il jouait un rôle dans plusieurs cultures autochtones, d’autres doutent qu’il ait jamais joué un rôle important.  La preuve la plus ancienne de l’existence du cannabis en Amérique du Nord remonte à Louis Hébert, apothicaire de Champlain, qui a fait connaître le cannabis aux colons blancs en 1606, essentiellement comme fibre servant à faire des vêtements, des cordages, des voiles et des câbles de bateau.  Ses propriétés psychotropes n’auraient cependant été découvertes qu’au XIXe siècle.  Entre 1840 et 1900, il a été utilisé dans la pratique médicale dans presque toute l’Amérique du Nord.  Il était prescrit pour diverses affections telles la rage, le rhumatisme, l’épilepsie, le tétanos et comme relaxant musculaire.  Son utilisation était d’ailleurs tellement répandue que des préparations de cannabis étaient vendues librement dans les pharmacies.

    La première étude du cannabis a été effectuée en 1860 par la American Governmental Commission.  Le Dr Meens, présentant les constatations de la Commission à la Ohio State Medical Society disait : 

    [Traduction]  « Les effets du cannabis sont moins intenses que ceux de l’opium et les sécrétions ne sont pas tout à fait supprimées par son utilisation.  La digestion n’est pas perturbée ; l’appétit a tendance à augmenter ; l’effet du chanvre dans son ensemble est moins violent et produit un sommeil plus naturel, sans nuire au fonctionnement des organes internes ; il est certainement préférable à l’opium dans bien des cas et il ne se compare pas à cette drogue sur les plans de la force et de la fiabilité. »

    site source:http://www.parl.gc.ca/37/1/parlbus/commbus/senate/com-f/ille-f/rep-f/repfinalvol1part2-f.htm#Cannabis, violence et criminalité

     


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