• La consommation de drogues en Europe, fléau de la crise ?

    18 juin

    Dans un rapport daté de mai 2013, l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies OEDT dresse un état des lieux de la consommation de drogue en Europe. Ce rapport souligne « la constante fluctuation » de cette problématique européenne. Le bilan annuel met en lumière les quelques évolutions positives, comme la baisse de la consommation de cocaïne et du cannabis dans certains pays, ainsi que la baisse de l’usage et de l’offre de l’héroïne. Cependant ces évolutions sont contrebalancées par l’apparition sur le marché, de nouvelles drogues moins coûteuse mais plus nocives pour la santé. Existe-t-il une corrélation entre cette apparition de nouvelles pratiques de consommation de drogues et la crise économique ?


    Le rapport souligne que l’usage de la drogue en Europe reste « historiquement élevé ». En effet, chez les 15-34 ans, 45% avouent avoir consommé du cannabis au cours des 12 derniers mois en France, 44,5% au Danemark, et 42% au Royaume- Uni. L’évolution de cette pratique reste relativement stable avec les données de précédents rapports. Cependant, l’Observatoire révèle aussi les nouvelles menaces constituées par l’utilisation de produits de synthèse et de stimulants synthétiques qui imitent l’effet de certaines substances interdites. L’apparition de ces nouvelles drogues n’est pas sans lien avec la crise économique qui frappe l’Europe. Elles sont en effet plus faciles d’accès, car moins coûteuse que les drogues dites « traditionnelles ».
     

    En Grèce, l’exemple le plus frappant est celui de la « sisa »- une synthèse d’un mélange entre métamphétamine, acide pour batterie, huile moteur-, dont le prix défie toute concurrence (3€ la dose contre 20€ pour l’héroïne). Pour les Grecs, dans un contexte de crise économique et de chômage qui ravage le pays, ces nouvelles drogues moins coûteuses mais dévastatrices pour la santé rencontrent un véritable succès. En Pologne, lorsque l’héroïne se fait rare, on consomme de la « compote » préparée à base de têtes de pavot.
    De plus, les coupes budgétaires résultant des politiques d’austérité, réduisent la marge de manœuvre des politiques de lutte anti-drogue ainsi que le montant des aides sociales destinées aux toxicomanes. Le rapport souligne les inquiétudes de l’OEDT quant à la situation sanitaire dans les pays les plus pauvres de l’Europe.
     

    La crise économique a donc favorisé l’apparition de nouvelles substances illicites sur le marché des drogues, plus attractives pour leur faible coût. Ces nouvelles drogues représentent un défi pour les autorités nationales. L’OEDT préconise une coordination au sein de l’UE des politiques antidrogue afin de lutter plus efficacement contre ce fléau.
     

    Sources : Libération, Courrier International, Toute l’Europe

    site source :http://www.affaires-strategiques.info/spip.php?article8332


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