• La justice refuse l'évacuation des « indignés » de Bayonne

    Par Jean-Sébastien Mora | Journaliste 

    (De Bayonne) Le droit de manifester existe en France, la justice vient de le rappeler de façon cinglante au député-maire UMP de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), Jean Grenet.

    Ce mardi matin, le tribunal administratif de Pau a rejeté la requête qu'il a déposée en référé. A leur grande surprise, la centaine d'« indignés »– en référence au mouvement espagnol –, qui occupent le quai Chaho depuis le 25 mai, ne seront pas évacués. Une décision qui pourrait faire jurisprudence et obliger les autorités à abandonner la fermeté ; dimanche, des gendarmes mobiles ont expulsé manu militari les indignés de La Bastille à Paris, et ceux de la place de la Comédie à Montpellier, ce mardi encore.

    La veille de la décision, la mairie de Bayonne avait fait porter aux organisateurs de la manifestation une lettre de convocation à comparaître devant le tribunal administratif :

    « Il s'agit d'un campement protestataire, qui, selon, s'il se développe, est de nature à troubler l'ordre public […] et porte atteinte à l'intégrité et à la conservation du domaine public. »

     

    Le campement bayonnais est modeste mais compte une trentaine de tentes, une grande yourte, une cuisine, des toilettes sèches et tient des assemblées générales de 200 personnes

    L'ambiance y est bon enfant : si, comme ailleurs, il n'y a pas la moindre référence à une formation politique ou à un syndicat, on reconnaît un bon nombre de militants écologistes pacifistes, déjà actifs au Pays basque.

    Leurs débats oscillent entre des enjeux globaux et locaux, comme par exemple les conséquences de la future ligne TGV ou « une vrai démocratie locale ».

    Des voisins témoignent de la bonne tenue du campement

    Ainsi, les indignés considèrent comme grotesque l'accusation d'entrave à l'ordre public de Jean Grenet : « L'alcool et la drogue sont interdits sur le campement », explique Yannick, jeune militant :

    « Le site est nettoyé et nous veillons au bon déroulement des assemblées générales quotidiennes. Il n'y a eu jusqu'ici aucun incident. »

    Lors de l'audience en référé, l'avocat Me Blanco a même fait valoir un courrier des voisins du camp des indignés, qui témoignent de la bonne tenue du site. Car les rues de Bayonne peuvent être bien plus chaotiques, pendant ses fêtes estivales bien sûr, mais aussi régulièrement lors de l'après-match de l'Aviron bayonnais.

     

    « Un acte de censure qui bafoue la liberté de manifestation »

    Le tribunal de Pau a donc rejeté la demande d'expulsion, considérant que « la commune de Bayonne n'établissait pas, sur le plan de l'hygiène et de la santé publique, que des nuisances seraient provoquées par l'occupation qui est faite de l'espace litigieux ».

     

    suite et décision judiciaire(à télécharger) site source: http://www.rue89.com/2011/05/31/la-justice-refuse-levacuation-des-indignes-de-bayonne-207155


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