• La guerre contre les cartels de drogue au Mexique : un « vrai-faux » conflit ?

    En décembre 2011, un affrontement à Caracuaro entre l’armée et des narcotrafiquants appartenant au cartel de Caballeros Templarios (Chevaliers des templiers) a fait plusieurs morts parmi les membres de ce groupe, estimés à plus de 1 200. Photo Leovigildo Gonzalez/Reuters
    En décembre 2011, un affrontement à Caracuaro entre l’armée et des narcotrafiquants appartenant au cartel de Caballeros Templarios (Chevaliers des templiers) a fait plusieurs morts parmi les membres de ce groupe, estimés à plus de 1 200. Photo Leovigildo Gonzalez/Reuters
     
    Criminalité Au cours des dernières décennies, les différentes tentatives de mettre fin aux problèmes liés aux activités de groupes de narcotrafiquants ont donné lieu à toutes sortes de spéculation sur la sincérité et l’efficacité des méthodes utilisées. Trois experts se penchent pour « L’Orient-Le Jour » sur la question. 

    55 000 : ce chiffre énorme représente le nombre minimal de personnes tuées depuis décembre 2006, dans le cadre des opérations de lutte contre les narcotrafiquants mexicains. Ces dernières, qualifiées par le président Felipe Calderón de « guerre contre le trafic de drogue », ont commencé à impliquer massivement l’armée mexicaine, bien que celle-ci ait été utilisée dans la lutte contre le trafic de stupéfiants antérieurement. Ce bilan inclut aussi bien les militaires et les trafiquants tués lors d’affrontements, ainsi que les civils pris entre deux feux.


    Mais surtout, ce sont les règlements de comptes entre différents cartels qui sont la cause principale de l’augmentation de la violence et de ses effets. En effet, l’arrestation et/ou la mort de plusieurs chefs – ou en tout cas de membres importants – de groupes criminels ont eu pour conséquences directes des guerres de succession et des luttes intestines au sein même de ces groupes, ainsi que des rivalités entre plusieurs de ces derniers afin de prendre le contrôle du marché de la drogue, ainsi que des points de passage permettant l’acheminement de la drogue – à savoir notamment vers les États-Unis, dont les frontières communes avec le nord du Mexique en font le client principal. Il est donc logique que le nord du pays se soit retrouvé en premier dans le viseur des autorités, particulièrement les États de Sonora, Sinaloa, Chihuahua et Durango. Ainsi, le 12 décembre 2006, sur ordre du président Calderón, plus de 5 000 militaires ont été envoyés dans l’État du Michoacán afin de reprendre aux narcotrafiquants les régions qu’ils contrôlaient, entamant un conflit qui se poursuit encore aujourd’hui.

    Toutefois, cette implication massive – 36 000 soldats et près de 100 000 « sicaires » (littéralement tueurs à gages) – n’a pu endiguer la capacité d’extension des cartels, bien au contraire, même si, dans un premier temps, les autorités mexicaines ont voulu croire à l’efficacité de ces opérations. Parmi les raisons invoquées par les autorités pour justifier leurs échecs successifs face aux cartels, les capacités opérationnelles de ces derniers, notamment en matière d’armes. Une autre raison serait que la police mexicaine souffre d’un retard face aux cartels qui se servent de la technologie comme instrument pour leurs opérations.

    Néanmoins, il va sans dire que c’est la corruption endémique présente dans tous les secteurs qui a permis l’expansion de ces groupes criminels qui puisent leurs éléments dans les couches les plus pauvres de la société mexicaine. Certaines sources estiment même que les cartels ont des réseaux internationaux de drogues et d’armes qui s’étendent à plus de 47 pays (États-Unis – 48 États sur 50 ! – Amérique latine, Inde, Afghanistan, Moyen-Orient...). Entre la corruption, donc, et l’implication économique des narcotrafiquants – ce sont souvent des familles entières qui travaillent ensemble dans la production et la distribution des différentes drogues (opium, marijuana, cocaïne...) –, l’argent est en partie réinvesti au Mexique même, souvent utilisé dans l’achat de terrains et d’immobilier, qui perpétuent et contribuent à l’ancrage des narcotrafiquants dans la société.

    Une légitimité populaire ? 

    suite  site source :http://www.lorientlejour.com/category/%C3%80+La+Une/article/769766/La_guerre_contre_les_cartels_de_drogue_au_Mexique+%3A_un_%3C%3C+vrai-faux+%3E%3E_conflit_.html 


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