• L'Amérique-Latine lance "la Banque du Sud" et défie le FMI

    Banco del Sur

    Intégrée par l’Argentine, la Bolivie, l’Equateur, l’Uruguay et le Venezuela, la nouvelle entité aspire à créer un fonds pour fomenter le développement économique de la région dans le but de renforcer sa souveraineté.

    L’Amérique Latine continue à renforcer son processus d’intégration régionale tout en construisant une alternative au système économique à tendance néolibérale, en vigueur dans les pays du Nord. La banque du Sud, dont le premier Conseil des Ministres a eu lieu le 12 juin dernier à Caracas, constitue la dernière étape de cette construction.

    Crée en 2007 à l’initiative des défunts Hugo Chavez et Nestor Kirchner, ex présidents de la République Venezuela et de la République d’Argentine, la Banque du Sud cherche à collecter 20.000 millions de dollars, bien que ses actionnaires n’aient réussi à débourser que 7.000 millions : les pays qui sont à son origine, sont pour le moment l’Equateur, Paraguay, Uruguay, Brésil, Bolivie, Argentine et le Vénézuela, c’est-à-dire, les pays intégrant le MERCOSUR plus l’Equateur.

    Selon Susanne Gratius, professeure des relations internationales d’Amérique Latine, « Nicolas Maduro et Elias Jaua ont repris le projet pour réaffirmer le protagonisme du Venezuela en Amérique du Sud et plus particulièrement au sein du MERCOSUR, dont la présidence pro tempore sera assumée par le Venezuela le 1er juillet.

    Si d’un côté le Venezuela prend du poids, le Paraguay ne cesse pas d’en perdre, car c’était le seul des six Etats qui n’a pas été représenté lors de la première réunion ministérielle, après avoir été écarté de diverses instituons continentales suite au coup d’Etat parlementaire contre le président Fernando Lugo en juin 2012.

    Impulser le développement

    « Le but est la création d’un fond pour financer les travaux structurels et impulser le développement économique de nos pays sans être obligés d’en dépendre des sources traditionnelles comme en sont les organismes multilatéraux (Banque Mondiale ou Banque Interaméricaine du développement) ainsi que les conditions avec lesquelles ces banques accompagnent leurs crédits. Cela permettra aussi une certaine autonomie dans la planification des lignes stratégiques du développement sans avoir à répondre dès le début aux intérêts des entreprises transnationales qui y participent » explique le professeur d’économie, Omar de León.

    « Cette position répond plus à de politiques symboliques qu’à une transformation radicale des institutions ou des relations de pouvoir » dit le professeur d’économie politique de Málaga, Alberto Montero. Ce qui confirme aussi Pablo Iglesias, professeur de sciences politiques « la création de cette banque est un pas de plus de positionnement, d’attachement souverain, de la région face à l’Europe, où la Banque Centrale (BCE) est devenue un espace des lobbies allemands ce qui a empêché aux autres pays d’exercer leur autonomie économique et mis en relief leur carence ou incapacité en matière de politique monétaire ».

    Un modèle en confrontation avec le FMI

    Iglesias qui conclue ainsi : “Les politiques imposées, qu’en Europe se concrétisent en la troika, appauvrissent de plus en plus les citoyens. L’alternative c’est ce que montrent pays comme le Venezuela, Bolivie mais surtout l’Equateur, qui ont amélioré tous les indicateurs économiques et sont en train de récupérer leur souveraineté – tout le contraire de ce que nous voyons en Europe – L’Amérique Latine donne l’impression de renforcer les institutions collectives pour donner plus de pouvoir aux gouvernements, ce qui est le contraire de ce qu’on voit en Europe »

    Tout comme l’expliqué le professeur Montero, en faisant référence aux rajustements structurels qui se sont concrétisés avec le Consensus de Washington au début des années 1990, « le FMI et la Banque Mondiale fonctionnent comme des agents des créanciers lors de l’épisode de la dette extérieur ». Il s’agit de « ce qui a lieu actuellement en Europe, avec les mêmes politiques, les mêmes acteurs et les mêmes actes prévisibles : l’on écrase les populations pour payer la dette aux créanciers en substituant le paiement de la dette financière par la dette sociale » conclut Montero.

    « Surmonter les ajustements néolibéraux du FMI était une exigence pour réinventer le continent » affirme Monedero. « C’est pour cela que eux ils grandissent et l’Union Européen coule. Il serait une bonne chose que l’Espagne, la Grèce et le Portugal intègrent la Banque du Sud.

    suite site source :http://www.mondialisation.ca/lamerique-latine-lance-la-banque-du-sud-et-defie-le-fmi/5342003


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