• posted by on January 21st 2013

    Les arguments convaincants contre l’interdiction de la marijuana ne manquent pas – je ne les répèterai pas ici. J’ai déjà rédigé un essai plus exhaustif traitant des conséquences désastreuses de l’interdiction de la marijuana, que vous pouvez consulter à cette adresse. Dans cet essai, je souhaiterais livrer une réflexion qui constitue une autre raison plaidant en faveur de la légalisation de la marijuana.

    L’expérience de millions d’utilisateurs de marijuana

    Selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), environ 150 millions de personnes dans le monde utilisent aujourd’hui le cannabis pour ses effets psychoactifs. Je doute que cette estimation soit correcte – le nombre réel est probablement bien plus élevé – mais contentons-nous-en pour le moment. Certains de ces utilisateurs apprécient certaines variétés de cannabis pour leurs propriétés psychotropes respectives, alors que d’autres choisissent plutôt des variétés adaptées à un éventail d’applications médicales. La grande majorité des personnes consommant du cannabis doivent s’en procurer illégalement à cause des lois existantes interdisant le cannabis dans la plupart des pays. Une grande part du cannabis vendu au marché noir a été produite dans de mauvaises conditions, cultivée uniquement pour le profit et vendue au consommateur sans aucune sorte de contrôle qualité.

    Bien souvent, les consommateurs ne savent pas exactement quelle sorte de cannabis ils utilisent — un Indica ou un Sativa, un type d’hybride, ni même le nom de la variété. Ils ne savent pas non plus comment la marijuana qu’ils achètent a été produite et stockée, si les producteurs ont utilisé des engrais biologiques ou chimiques, s’ils ont utilisé ou non des pesticides, et ne disposent même d’aucune autre information concernant son origine. Un marché illégal n’offre généralement aucune transparence.

     feuilles de cannabis fines et dentelées, caractéristiques d’un plant Sativa. Copyright Sebastian Marincolo 2011

    feuilles de cannabis fines et dentelées, caractéristiques d’un plant Sativa. Copyright Sebastian Marincolo 2011

    Cela signifie également que des millions d’utilisateurs de cannabis dans le monde ont des millions d’anecdotes à raconter à propos des effets de la marijuana – mais la plupart de ces utilisateurs sont incapables de donner des détails précis concernant les plants dont ils ont consommé les fleurs, ou les conditions dans lesquelles ces plants ont été produits. Non seulement cette information est pratiquement impossible à trouver sur un marché illégal, mais en outre la prohibition repose sur une campagne de désinformation à propos de la marijuana, qui a permis de créer une zone de tabou autour de son utilisation. La prohibition empêche les médias grand public d’accéder à toute information indépendante à propos de la biologie du cannabis, de ses variétés, de sa génétique et de sa culture. Par ailleurs, de nombreux utilisateurs ont été trompés par des revendeurs délinquants, qui tirent parti de la prohibition et du manque de connaissance de la part des consommateurs pour leur vendre de la marijuana produite à bas coût et de qualité médiocre — parfois mélangée à des substances dangereuses — sous le nom de variétés supérieures.

    L’importance des preuves non scientifiques

    Comme le souligne Lester Grinspoon, expert professeur émérite à Harvard, la preuve anecdotique est une source estimable pour la majeure partie de nos connaissances concernant les effets des médicaments synthétiques et des dérivés de plantes. Il nous rappelle également à juste titre qu’« aujourd’hui, les conseils sur l’utilisation de la marijuana pour soigner un signe ou un symptôme particulier, qu’ils soient dispensés ou non par un médecin, sont basés presque intégralement sur la preuve anecdotique. »(http://en.sensiseeds.com/medical-marijuana-a-note-of-caution/)

    Lester Grinspoon a lui-même contribué à accumuler une grande part des preuves anecdotiques estimables sur lesquelles les scientifiques et les patients peuvent s’appuyer aujourd’hui, grâce à ses sites Internet sur la marijuana médicale (rxmarijuana.com) et sur les meilleures utilisations de la marijuana (marijuana-uses.com). Un autre site Internet où les utilisateurs sont invités à partager leur expérience de la marijuana (et d’autres substances psychoactives) est disponible à l’adresse : erowid.org. Ce site met à disposition des milliers de pages d’information sur les substances psychoactives, et demande en particulier aux utilisateurs de spécifier la drogue et le dosage utilisé dans leurs rapports sur les effets observés. Naturellement, comme M. Grinspoon nous le rappelle également, la preuve anecdotique doit être examinée avec soin et faire l’objet d’une évaluation critique. Mais, comme toujours, elle ouvre la voie aux chercheurs qui s’intéressent aux effets de toutes sortes de substances sur le cerveau et le corps humain.

    Des douzaines de cannabinoïdes, des centaines de variétés de marijuana

    Le cannabis est utilisé en médecine depuis des milliers d’années – pour le traitement de la douleur chronique, des nausées, de l’insomnie, de la douleur neurogénique, de l’asthme, du glaucome, de l’épilepsie, etc. – la liste semble infinie. Nous commençons aujourd’hui à réaliser que les effets de la marijuana doivent être envisagés comme une interaction entre divers cannabinoïdes et le propre système endocannabinoïde du corps. Des chercheurs ont découvert que non seulement la principale substance active, le THC (Delta 9-tétrahydrocannabinol), mais également le CBN (Cannabinol) et le CBD (Cannabidiol) jouent un rôle important dans la production et la modulation des effets psychoactifs de la marijuana. En outre, ces cannabinoïdes semblent avoir des effets médicaux intéressants. D’autres cannabinoïdes sont susceptibles d’affecter l’effet hallucinogène, notamment le THCV (Tétrahydrocannabivarine) et le CBC (Cannabichromène). Les scientifiques commencent tout juste à comprendre comment ces cannabinoïdes affectent notre cerveau et notre corps, et ils n’en savent pour le moment que très peu à propos des autres cannabinoïdes — plus de 50 — présents dans la plante.

    modèle de molécule THC

    modèle de molécule THC

    Des millions d’utilisateurs de marijuana dans le monde consomment des centaines de variétés de cannabis différentes produites aujourd’hui par des banques de semences et cultivateurs. Ces personnes n’utilisent pas la marijuana simplement aux fins de relaxation ou pour atteindre un certain état d’euphorie, comme le pensent souvent les non-utilisateurs. Ils apprécient les divers effets de la marijuana et nombre d’entre eux l’utilisent consciemment et délibérément pour altérer leur esprit en vue d’activités spécifiques. Certains souhaitent être capables de se concentrer davantage sur leur travail, d’autres l’utilisent pour se remémorer un passé lointain ; pour créer ou écouter de la musique ; pour imaginer de nouveaux modèles et générer de nouvelles idées ; pour créer un contact émotionnel avec eux-mêmes ou avec d’autres ; ou pour faire l’amour à leur partenaire.

    Certains consommateurs de cannabis ont le privilège de connaître les variétés qu’ils utilisent. Ils comprennent qu’une variété d’Indica peut être plus efficace pour soulager la douleur musculaire après le sport, alors qu’une variété de Sativa peut avoir moins d’effets sur le corps, mais provoquer une élévation cérébrale plus importante. Certains sauront même quelle variété privilégier en fonction d’une activité ou d’une humeur spécifique. Certains aficionados plus experts, ayant des liens avec des producteurs ou manifestant un intérêt pour la biologie du cannabis, sauront également qu’un voyage hallucinogène provoqué par une plante récoltée trop tard (alors que la plupart des pistils de la plante ont bruni) les endormira davantage et provoquera un effet plus désorientant et perturbant qu’avec une plante de la même variété récoltée plus tôt, au summum de son cycle de vie.

    Une nouvelle base de données empiriques pour la recherche scientifique

    De nombreux utilisateurs de marijuana deviennent des aficionados dès lors qu’ils commencent à comprendre que la marijuana leur offre un grand potentiel, un potentiel qui pourra être pleinement réalisé s’ils connaissent les variétés à choisir en fonction de différentes conditions. Ils ont personnellement intérêt à apprendre comment les différentes variétés de marijuana et les variations des conditions de culture influent sur les divers effets qu’ils apprécient tant. Dans un marché légalisé, les utilisateurs seraient mieux informés à propos des différents types de marijuana qu’ils consomment. Les contrôles normalisés des produits garantiraient une qualité et une pureté constantes des variétés achetées. Je suis convaincu que des milliers de personnes accordant de l’importance à la marijuana, y compris les utilisateurs de marijuana médicinale, seraient heureux de faire part de leurs expériences sur un site Internet structuré scientifiquement pour recueillir des informations spécifiques à propos des effets des différentes variétés sur les utilisateurs.

    Nous savons que la fin de la prohibition de la marijuana permettrait aux gouvernements de réaliser des économies et de générer des sommes colossales. Le financement d’un projet de site Internet scientifique visant à recueillir les expériences des consommateurs serait relativement peu onéreux. Un tel site Internet pourrait s’avérer être une ressource extrêmement efficace pour l’étude des propriétés hallucinogènes du cannabis et de ses applications multiples en médecine. Des milliers de rapports anecdotiques détaillés d’utilisateurs compétents pourraient constituer une aide précieuse pour la recherche scientifique, ouvrant la voie vers une meilleure compréhension des combinaisons de cannabinoïdes dans la marijuana provoquant des effets spécifiques sur l’esprit et le corps. La légalisation de la marijuana nous permettrait d’exploiter bien mieux et bien plus en profondeur la preuve anecdotique. Nous pourrions également demander aux contributeurs des informations plus personnelles, nous aidant à mieux catégoriser leurs rapports sur la base de leurs histoires et expériences personnelles. Ce projet favoriserait notre compréhension et nos recherches sur les cannabinoïdes, sur leurs applications médicales et leur potentiel pour toutes sortes de développements, ainsi que leurs risques. Étant donné les nombreuses utilisations médicales et autres emplois de la marijuana déjà connus, ce projet de collaboration de recherche de style Wiki pourrait aider des millions, voire des centaines de millions de personnes à travers le monde.

    docteur en philosophie, est le coéditeur du magazine Mind expansions. Il a récemment publié un livre intitulé « High. Insights on Marijuana  
     

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    KIM SERA EN CONCERT LE SAMEDI 18 MAI 2013 A LA CIGALE.
    LOCATION FNAC VIRGIN CARREFOUR ET AUCHAN.
    VOUS POUVEZ ACHETER LE TITRE EN CLIQUANT SUR LE LIEN CI-DESSOUS
    https://itunes.apple.com/fr/album/mal-a-toublier-single/id581485362
    PRODUCTION: MAXA PRODEDIT et ORGANIZ'ZOUK 


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  • Madame, Monsieur,

     

    Assemblée Nationale

    Nous avons une occasion unique de stopper la disparition dramatique de millions d'abeilles, mais tout repose sur votre député.

    Demandez-lui dès maintenant de signer la proposition parlementaire contre les insecticides tueurs d'abeilles.

    Pour préserver les pollinisateurs et la biodiversité.

    Interpellez votre depute

    Le phénomène de disparition des abeilles est en train de prendre un tour dramatique.

    Les derniers chiffres de l'Institut de recherches publiques FranceAgrimer, dépendant directement du Ministère de l'Agriculture, sont effarants :

    Plus de 1 000 colonies d'abeilles sont décimées en France... CHAQUE JOUR !

    En seulement 6 ans, le nombre d'apiculteurs aurait chuté de plus de 40 % ! Et ce serait « directement corrélé à la disparition des abeilles » d'après France Agrimer 1.

    C'est une véritable révolution silencieuse et tragique que nous sommes en train de vivre.

    La majeure partie de ce que nous cultivons aujourd'hui et consommons au quotidien est en danger : tomates, courgettes, melon, pastèque, fraises, pommes, abricots, cassis, mûres, choux, oignons, poivrons, poireaux, persil, tournesol...

    Les abeilles ne font pas uniquement du miel. Elles sont une humble et gigantesque force de travail, pollinisant 80 % des plantes à fleurs sur terre, et près de 90 % des plantes que nous cultivons. Il n'existe aucune alternative, ni technique, ni scientifique, pour les remplacer 2.

    Sans elles, c'est l'alimentation de toute la population qui est menacée ! Sans parler de millions d'espèces d'insectes, d'oiseaux et de mammifères qui dépendent directement de ces plantes pour se nourrir.

    Ce déclin catastrophique des abeilles est un phénomène complexe. Mais parmi les multiples facteurs qui joueraient un rôle dans cette hécatombe, il y en a un – majeur, décisif – qui est aujourd'hui clairement identifié et dénoncé par plus d'une quarantaine d'études scientifiques menées à travers le monde depuis plus de dix ans 3.

    Il s'agit d'un groupe d'insecticides utilisés massivement sur les cultures : les néonicotinoïdes.

    Ce sont des variétés de pesticides systémiques, c'est-à-dire qu'ils sont mis sur la graine de la plante, et lorsque celle-ci poussera, elle suintera des composants chimiques à forte dose qui ne laissent aucune chance aux insectes quels qu'ils soient.

    Les hécatombes ont commencé, et progressivement augmenté dans les années qui ont suivi l'apparition de ces nouveaux pesticides sur le marché, dans les années 1990. Et les populations d'abeilles augmentent là où ces produits ont été interdits.

    Les preuves à charge contre ces pesticides ultra-nocifs sont accablantes, et pourtant...

    Sous la pression des grands groupes agrochimiques, Bayer, Syngenta, Dow Chemical ou Monsanto, ils continuent à être autorisés, commercialisés et utilisés massivement dans les champs, - tuant ainsi des millions d'abeilles chaque année 4.

    C'est pour couper court à cette situation dramatique que la députée Laurence Abeille (la bien-nommée !) a déposé une proposition de résolution pour interdire immédiatement les pesticides néonicotinoïdes dangereux pour les abeilles.

    Si cette résolution était adoptée par l'Assemblée Nationale, des millions d'abeilles seraient sauvées, permettant ainsi la préservation de l'écosystème et de l'alimentation des générations futures 5.

    Plusieurs de ses collègues soutiennent déjà l'initiative de Laurence Abeille, mais si nous ne faisons pas immédiatement et massivement pression sur les députés pour qu'ils co-signent cette proposition, elle sera rejetée.

    De leur côté, les lobbys de l'industrie des pesticides sentent l'étau se resserrer. Et ils font des pieds et des mains pour que leurs produits continuent à être vendus : ils brandissent de pseudos arguments scientifiques pour prouver qu'on n'a pas d'autre choix que d'utiliser leurs poisons, ils prédisent des licenciements massifs si leurs produits étaient interdits...

    Ils sont en passe de bloquer la proposition de Laurence Abeille à l'Assemblée Nationale.

    C'est pour cela que je vous demande d'interpeller dès à présent le député de votre circonscription, afin de lui demander de cosigner cette proposition de résolution.
    C'est très simple, il vous suffit de suivre ce lien :

    http://www.pollinis.org/petitions/proposition_Laurence_Abeille.php

    Et s'il vous plaît, transmettez cet email à vos contacts pour leur demander de faire pression à leur tour sur leur député pour qu'il co-signe la proposition de résolution pour mettre fin à cette hécatombe.

    Pour peser dans la balance face aux multinationales agrochimiques, la mobilisation doit être massive. Il faut que chaque député reçoive des milliers de messages provenant de citoyens électeurs de sa circonscription.

    Nous devons donner le plus d'ampleur possible à cette action primordiale (ce n'est pas tous les jours qu'une députée se positionne aussi franchement dans le combat pour sauver les abeilles !).

    C'est pour cela que toute l'équipe de Pollinis a travaillé d'arrache-pied pour recenser les noms, les emails et les circonscriptions de chacun des 577 députés qui siègent à l'Assemblée nationale, pour que vous n'ayez plus qu'à mettre votre nom et qu'un email soit envoyé directement à votre député.

    Pour envoyer votre email à votre député, cliquez ici.

    Et s'il vous plaît, juste après avoir signé, transmettez cet email à vos amis pour qu'ils interpellent eux aussi leur député. Seule une mobilisation massive des citoyens pourra décider les députés de tous bords politiques à cosigner cette proposition de résolution.

    Je compte sur vous !

    Merci d'avance,

    Nicolas Laarman
    Délégué général - Pollinis
    Conservatoire des Fermes et de la Nature

     

    SOURCES ET COMPLÉMENT D'INFORMATIONS :

    (1) FranceAgrimer – Etablissement National des Produits de l'Agriculture et de la Mer :
    Audit économique de la filière apicole française – Septembre 2012
    http://www.franceagrimer.fr/Actualites/node_22291/Audit-economique-de-la-filiere-apicole-francaise/%28filiere%29/983/%28nodeActu%29/985

    (2) Global Honey Bee Colony Disorders and Other Threats to Insect Pollinators :
    http://www.unep.org/dewa/Portals/67/pdf/Global_Bee_Colony_Disorder_and_Threats_insect_pollinators.pdf

    PNUE : les abeilles menacées d'extinction, l'humanité met en cause son avenir : http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=24688#.UP2311HWnrk

    (3) 47 études qui condamnent les néonicotinoïdes : http://www.pollinis.org/spip.php?page=article&id_article=74

    (4) Le futur des abeilles est-il entre les mains du lobby des pesticides - Corporate Europe Observatory, European Beekeeping Coordination -Novembre 2010 : http://bee-life.eu/fr/doc/151/

    (5) Assemblée Nationale – N° 300 : Proposition de résolution relative à la préservation des insectes pollinisateurs et à un moratoire sur les pesticides de la famille des néonicotinoïdes et des phénylpyrazoles : http://www.assemblee-nationale.fr/14/propositions/pion0300.asp 


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